Sameer

Sameer Hafizi a les yeux brun chocolat les plus expressifs qui soient. Ses yeux s'élargissent et brillent selon le degré d'enthousiasme à l'égard de l'information qu'il s'apprête à partager. Même le jour de notre première rencontre à l'Unité médicale de jour (UMD) du CHEO, alors qu'il est somnolent et endolori à la suite d'une ponction lombaire, il réussit tout de même à énumérer une douzaine de faits amusants sur sa plus récente obsession pour les jeux vidéo. Ses yeux pétillent et prennent rapidement le dessus sur les effets persistants de l'anesthésie.

Six mois plus tard, Sameer a sept ans et se trouve à mi-chemin de son plan de traitement de deux ans. Aujourd'hui, c'est un jour sans traitement et il déborde d'énergie. Il est de retour à l'école avec ses amis et ses cheveux noirs, perdus à cause de la chimiothérapie, sont en train de réapparaître. Il est soutenu par une famille aimante et soudée : ses parents Mursal et Aimal et son frère Zayed, âgé de cinq ans.

Sameer parle avec enthousiasme de son réseau débordant d'amis de l'école et du quartier. « À l'école, nous jouons à des jeux comme « tag éléments ». Quelqu'un représente le feu, l'eau, vous savez », raconte-t-il avec enthousiasme. « Nous faisons aussi semblant de nous battre contre des monstres robots pour sauver le monde ; nous jouons à Pokémon. » Il compte les options sur ses doigts, craignant d'avoir oublié quelque chose. Il réserve aussi du temps de jeu à son petit frère.

Il lui est arrivé tant de choses en un an. En septembre 2022, Sameer a commencé à se sentir malade, absent de l'école à plusieurs reprises, souffrant de rhumes et de fièvres. Il était épuisé, pâle et se plaignait de maux de tête, de douleurs au dos et aux jambes. « Nous n'avions pas de médecin », explique sa mère, Mursal. « Nous nous rendions dans des cliniques, mais nous n'obtenions pas de réponse. Au fond de nous-mêmes, nous savions que quelque chose n'allait pas. »

La nuit de l’Halloween 2022 a marqué un tournant. « Nous sommes allés passer l'Halloween », se souvient Mursal. « Mais Sameer n'a pas voulu cogner aux portes pour demander des bonbons. Il s'est endormi dans notre wagon. » Ses parents ont supplié le médecin de famille de l'enfance d'Aimal de leur fixer un rendez-vous.

« Il a jeté un coup d'œil à Sameer et nous a dit de nous rendre immédiatement au CHEO », raconte Mursal, la voix brisée. « Aimal est resté là toute la nuit et, le matin, l'équipe du CHEO nous a dit qu'ils devaient nous parler à tous les deux immédiatement. »

Les nouvelles étaient graves. « Le cancer était présent dans son sang et sa moelle osseuse », explique Mursal en s'essuyant les yeux. « Ils nous ont dit que si nous avions attendu un jour de plus... » Mursal ajoute, incapable de terminer sa pensée. « Ça n'aurait pas été pareil », est tout ce qu'elle parvient à dire, tout en expirant.

Les experts en oncologie du CHEO ont agi rapidement et le traitement de Sameer a commencé immédiatement. La première semaine, Sameer a dû subir des traitements de chimiothérapie tous les jours. Des chirurgies ont suivi, y compris l'insertion d'un port pour recevoir ses traitements par intraveineuse. Des complications sont apparues, notamment une réaction allergique non pas à un, mais à deux médicaments de chimiothérapie différents. « Nous avons parfois été hospitalisés pendant toute une semaine », se souvient Mursal. « Sameer avait de la fièvre, de l'urticaire, des infections - et nous avions aussi un fils plus jeune qui avait besoin de nous. »

Alors que sa famille s'adaptait à une nouvelle routine, Zayed a dû quitter l'école au nom de la sécurité de Sameer. « Il m'arrivait de dormir à l'hôpital, mon plus jeune avec moi », dit-elle en secouant la tête. « Je ne sais pas comment nous avons fait, mais je suis fière de la façon dont ma petite famille a confronté la situation! »

Mursal se dit inspirée de partager leur histoire grâce à l'appui de leur famille du CHEO. « Ils ont sauvé la vie de Sameer », dit-elle simplement, les yeux pleins de larmes. « Ils ont pris soin de mes enfants comme s'ils étaient les leurs », ajoute Mursal en souriant. « Les jours où je pouvais manger ou prendre une douche sans m'inquiéter pour mes garçons étaient un cadeau! Tout le monde doit savoir à quel point nous sommes chanceux de compter sur le CHEO. La spécialiste du milieu de l'enfant, Chelsea, a fait toute la différence! Elle offrait à Sameer des jeux vidéo, faisait de la pâte à modeler ou jouait à des jeux pour l'aider à passer le temps.

« Nous avons beaucoup appris de cette expérience », se souvient Mursal. « Il faut toujours écouter son cœur et son instinct. Si vous savez que quelque chose ne va pas, vous devez continuer et obtenir des réponses. C'est ce qui nous a amenés au CHEO et c'est pourquoi notre fils est encore ici! »

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